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Exposition : Les Hautes Terres

SVT | Français | Histoire-géographie | Chaque année, au sein de l’établissement, Monsieur David, professeur de SVT organise une grande exposition en collaboration avec plusieurs disciplines telles que le français et l’histoire-géographie et implique activement les élèves.

Chaque samedi matin, des ateliers sont organisés pour préparer cette exposition avec la participation précieuse des parents. Cette année, l’exposition s’intitule Les Hautes Terres et explore le thème des montagnes. Cette année, ce sont les classes de secondes 5 et de premières spé SVT qui ont contribué à l’exposition. Monsieur David répond à nos questions.

 

Pourquoi avoir choisi la thématique des Hautes Terres ?


« Tout projet commence par un catalyseur, en l’occurrence, c’était une sculpture que j’avais vue non loin de la bibliothèque François Mitterrand, où des blocs rocheux étaient suspendus en hauteur au bout de pylônes. Cette masse était en opposition avec son support, il y avait là une fragilité... Le contraste était une belle ouverture à la poésie, et je me suis dit que cela me faisait penser à la fragilité/ puissance des montagnes, à l’expression “soulever des montagnes" il y avait là un récit possible. L'intérêt s'est amplifiée quand cette installation a été supprimée du paysage urbain. »


Quel a été le point de départ ?


« Le point de départ est un apparent détail. J’ai toujours construit les expositions comme ça, je fais confiance à mon imaginaire, pour que tout un carrousel d’idées m’apparaisse progressivement, se déploie.

On pourrait dire que la base de ce projet est scientifique étant enseignant en SVT, mais pas du tout : c’est artistique.
Assez vite le titre : les Hautes Terres, s’est imposé et ça permis au récit de s’amplifier. Par la suite s’est engouffrée toute la partie scientifique, toutes les thématiques que je voulais aborder : c’est-à-dire les écosystèmes forestiers montagnards, la biodiversité végétale et animale, les lacs sentinelles... Et après, je dissocie, car je travaille avec deux collègues : qu’est-ce que je pourrais proposer au professeur d’histoire-géographie ? Qu’est-ce que je peux proposer à au professeur de français ? Elles me font confiance. J’ai donc imaginé deux sous-expositions dans la grande exposition : qu’est-ce que je pourrais faire faire aux élèves, qu’est-ce qu’ils pourraient imaginer...
Tardivement, m’est venue l’idée de l’escalade, pour rendre hommage à celles et ceux qui escaladent et qui périssent aussi, défier les Montagnes n’est pas sans risque, symboliquement ou pas. Le but de ces projets, c’est de faire travailler les élèves de manière pluridisciplinaire mais surtout de les rendre créatifs car c’est une stimulation largement sous-estimée dans l’éducation nationale. Par exemple on a réfléchi avec des élèves : comment témoigner de l’escalade ... On a trouvé des petits profils tout simples à reproduire, telles des petites figures de théâtre, des ombres.
Pour le français, je voulais l’explorer la vidéo dans l’expo  ; on leur a demandé à chacun de dire, de manière poétique, ce que  l’expression “soulever des montagnes” signifiait pour eux.
Les ateliers ont lieu tous les samedis, sur la base du volontariat.
Ce qui a été fait rapidement, notamment, c’est le travail en histoire-géographie avec Madame Epaulard, ils ont travaillé sur tous les massifs montagneux dans le monde. On a imaginé un cercle concentré autour d’une colonne tapissée de photos noir et blanc et de blocs rocheux mêlés à des miroirs. Ce travail sur les monts a été fait assez patiemment, il suffit que tout le monde entre dans la danse…
Il y a un flot de parents qui viennent, ils sont très demandeurs. Un parent d’élève a fait un gros travail artistique sur les marmottes. Il y a des parents fidèles, qui sont venus avec beaucoup de générosité, de sympathie.
Quand vous demandez à des élèves de créer, ils sont toujours demandeurs, toujours créatifs. Le bénéfice de tout ça, pour moi, c’est l’investissement en SVT donc ça me comble. Je les amène à voir que l’on peut faire des choses en parallèle. »

Ce projet permet-il de renforcer le lien avec les parents et les élèves ?


« Cela permet une sorte de connivence, de confiance. Une confiance à plusieurs niveaux d’ailleurs : leur confiance dans leur capacité de travail, leur confiance dans leur création, et la singularité du travail collectif. Car on pense mieux et on crée mieux à plusieurs, c’est aussi simple que ça.
Et la bonne humeur ! Il y a une ambiance joviale. Après, il faut cadrer tout ce monde-là, il y a un état d’esprit. Alors j’explique au début ce qu’on attend, quels sont les axes principaux, pour leur laisser le champ libre : que peuvent-ils, veulent-ils, apporter ? »

Quel a été le plus gros défi ?


« Dans cette exposition, je crois que ça a été de construire la console, qui a été faite en tasseaux verticaux. Elle représente en fait une racine crustale de montagne, sur laquelle repose un gigantesque ours.
Les parents ont cherché longtemps comment on allait la faire, cette sellette. Elle peut passer inaperçue, mais sa simplicité apparente m’enchante, mieux : elle me comble.

Quand vous aviez imaginé le concept, vous imaginiez tout ça ? Vous imaginiez ce rendu ?
« C’est toujours mieux que ce qu’on imagine. Très globalement, c’est toujours mieux. Je suis toujours bluffé, car l'addition des énergies peut rarement amener des désillusions
Quand vous stimulez l’imaginaire des gens, tout le monde est partant. Si vous les poussez un peu, si vous les guidez un peu, advint l’inattendu, la grâce de l’inattendu. C'est sans pareil.
Tout le monde est excité de s’exprimer autrement que par un rendu de copie. »


Quel est le prochain projet ?


« C’est autour du thème du feu. Là, j’ai trouvé le titre très vite : La part du feu.
J’ai vu la photographie d’une femme dans un désert, elle tourne le dos à l’objectif et ce , devant un gigantesque rectangle rouge qui est vraisemblablement un tissu, sans doute une installation d’art contemporain encore, dans un désert particulièrement dépeuplé de tout..
Et ce rouge incandescent, particulièrement symbolique puisqu’extrêmement stylisé par cet énorme rectangle, me faisait penser à la fois à quelque chose d’organique/ minéral et de spirituel…l’esprit, le sang, la fusion magmatique.
Tout cela se mêle. Et je me suis dit : quelle est la part du feu en chacun de nous ? Ami, ennemi, tout aussi bien. Et l’aventure a déjà commencé. »

Monsieur David, professeur de SVT

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