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Quand notre professeur d'EPS devient athlète mondiale

Notre professeur d’EPS, Madame Wibowo Leverdez a participé aux Championnats du Monde Senior via la BWF (Badminton World Federation) du 7 au 14 Septembre 2025 à Pattaya en Thaïlande. Elle nous en dit un peu plus sur son parcours de « badiste ».

Pouvez-vous me raconter votre parcours sportif ?


« J’ai débuté le badminton à l’âge de 16 ans. À raison d’une séance hebdomadaire, je me suis rapidement prise de passion pour ce sport, moi qui suis compétitrice.
Très vite, j’ai augmenté les séances d’entraînement, puis, j’ai changé de club, pour avoir plus d’adversité en face et enfin pouvoir me lancer dans la compétition.

Ce qui m’a séduite dans cette discipline, c’est la complémentarité entre les dimensions physique, technique et mentale, ainsi que l’intensité sportive qu’elle requiert.
J’ai toujours ressenti le besoin de me dépenser, et il me semble avoir pratiqué un panel d’activités avant de découvrir le badminton. Amour de ce sport qui s’est décuplé lorsque je suis rentrée en STAPS (Université des Sports).

Les sports de raquette, comme le badminton, le tennis ou le paddle correspondent davantage à mon tempérament : Une personne volontaire, passionnée et persévérante.
Mes parents, tous deux professeurs d’EPS, issus du milieu du judo et du volley, nous ont transmis cette culture sportive. C’est au cours des vacances d’été que nous avons découvert le badminton. Mon frère Brice a commencé à jouer à l’âge de 12 ans, peu après que je me sois blessée. Il a repris ma licence à ce moment-là. Une fois rétablie, j’ai tout de suite repris cette discipline.
Il faut savoir que le badminton est un sport dont l’apprentissage est extrêmement rapide : même en tant que débutant, on peut très vite s’amuser. C’est l’une des grandes « qualités » de cette discipline. On y trouve du plaisir, on se dépense et l’on progresse à une vitesse étonnante. »


Une anecdote drôle ?


« Lors des Championnats du Monde à Pattaya, en huitième de finale, face à une équipe Indienne, mon frère Brice et moi suivions notre rituel habituel : arriver une heure en avance, en salle d’échauffement, pour nous préparer et nous mettre en condition psychologique de match.

Deux heures avant le début du match, Brice m’annonce qu’il va faire une courte sieste « une power nap » pour récupérer, puis qu’il me rejoindra ensuite pour l’échauffement. Une heure avant la rencontre, je me rends donc seule à la salle d’échauffement et commence à me préparer. Le temps passe… Brice n’arrive pas. J’essaie de le contacter, en vain.
L’heure avance, nous sommes appelés en chambre d’appel. Il faut savoir que si la paire n’est pas complète, nous sommes disqualifiés.

Notre coach décide alors de partir à sa recherche. Deux minutes avant que notre nom ne soit officiellement annoncé… qui arrive ? Brice !

En réalité, il ne s’était pas réveillé et vu ma dose de stress, il est arrivé tout détendu (pour ne pas plus me paniquer), pile à l’heure pour notre huitième de finale, mais sans aucun échauffement !!!! Plus de peur que de mal, mais une bonne dose de stress tout de même et un premier set un peu fastidieux le temps que Brice se chauffe… »

 

Avez-vous un rituel avant une rencontre ?

« Je ne sors jamais la veille d’un match et veille à me coucher tôt.
J’ai pour habitude de porter une paire de boucles d’oreilles fétiches, offertes par mon fils, exclusivement durant les compétitions.
Un rituel d’échauffement ainsi qu’un massage des jambes avec une crème chauffante Indonésienne ! »

 

Que vous a apporté votre titre en badminton dans votre quotidien de professeur d’EPS ?

« Ce titre m’a permis de transmettre aux élèves les véritables valeurs du sport. Lors des championnats du Monde, on observe des catégories allant jusqu’à plus de 70 ans, incluant des sportifs souffrant de problèmes de santé ou équipés de prothèses, mais qui continuent de pratiquer un sport aussi exigeant, douloureux que le badminton.
Désormais, les prétextes tels que « j’ai mal au ventre » ou « je ne peux pas courir  parce que…» deviennent moins recevables et plus compliqués à comprendre ! Les élèves deviennent plus attentifs, plus réceptifs à l’enseignement des valeurs sportives : le dépassement de soi, l’acceptation de l’effort, le goût du challenge, la persévérance pour aller plus loin, plus haut, plus fort.
Un véritable message est ainsi passé.
Il est aussi nécessaire de prendre du recul : nous évoluons dans un environnement privilégié, alors qu’ailleurs, des conditions bien plus dures existent. Il est essentiel de positiver malgré les difficultés, de garder le sourire, d’avancer et surtout de conserver une ouverture d’esprit sur un monde riche et inspirant.
C’est cette découverte de l’autre, ce partage culturel, qui nous fait grandir et nous rend profondément humains. »

Comment se sont déroulés les championnats à Pattaya ?

« Ce fut véritablement un rêve éveillé.
C’était la première fois que je participais aux Championnats du Monde. Bien que j’aie déjà remporté plusieurs titres nationaux et Européens avec mes clubs, c’était une grande première à l’échelle internationale.

J’ai eu la chance d’être accompagnée de mon frère et de ma mère, et le tout se déroulait en Thaïlande, un pays que j’affectionne tout particulièrement, étant passionnée par l’Asie.
Vivre cette aventure avec mon frère a décuplé mon enthousiasme. C’était un moment hors du commun, une opportunité inespérée.

Évoluer à ce niveau, côtoyer les meilleurs joueurs mondiaux…
J’ai eu l’honneur de disputer une demi-finale contre Hendra Setiawan, mon ami Indonésien, le plus grand joueur de l’histoire du badminton avec de multiples titres dont Champion du Monde et Champion Olympique plusieurs fois. Jouer face à une telle légende fut un immense privilège.

J’ai réussi à atteindre tous mes objectifs sportifs que je m’étais fixés : championne de France avec mon frère Brice, médaille de bronze aux Mondes… Un accomplissement personnel, d’autant plus précieux que ma discipline de prédilection reste le double mixte.
C’est une belle revanche sur ma vie de sportive et un accomplissement personnel.
Mes remerciements les plus profonds

Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à Monsieur Toussaint, aux membres de l’APEL, aux familles de l’établissement Notre-Dame de Sion pour leur soutien indéfectible, à mes collègues, à ma famille ainsi qu’à mon sponsor Lardesports et mon club de Courbevoie.
Cette expérience restera à tous jamais gravée dans mon cœur et mon esprit.

Merci à vous… »

 

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